Billet # 268 : Chez Juju
16h30
C’est l’heure où toutes les Mamans, ou les Papas, les nounous, les grands-parents… ou les ami(e)s viennent s’empiler devant les grilles de l’école, attendant sans patience que les grilles s’ouvrent pour pouvoir aller chercher le chérubin. Sans patiente ? Tout simplement parce que j’ai compris depuis peu de temps que les adultes étaient pires que des enfants. Je me souviens petites où l’on se bousculait pour rentrer dans le bus de manière avoir une bonne place [ou simplement une place assise]. C’était sans raison, et l’on mettait simplement tout cela sous le coût de l’insouciance de la jeunesse. Finalement, je retrouve ce même état d’esprit à la sortie de l’école. Les adultes n’en viennent certes pas à se tirer par les cheveux, mais ils n’hésitent pas à vous piétiner les orteils de façon préméditée, ne s’attendrissent pas de votre éléphantesque ventre [au contraire, s’offusque de toute cette place que vous prenez sans raison], n’aident même pas ce petit vieux avec ses béquilles, ne le laissent pas passer se contentent de le pousser…
J’étais habituée à aller chercher la Crotte au Centre de Loisir, un peu avant sa fermeture directement en sortant de bureau. Les départs s’y égrènent au compte goûte et tout cela ne m’avait jamais laissé présager à quel point les parents pouvaient être … pathétique. Ne dit-ton pas que la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre ?
Je prends mon temps maintenant, je ne cours pas [pour le moment] derrière les minutes. Et de toute façon, ce serait absolument vain avec ce ventre pachydermique que je promène et qui se contracte de plus en plus souvent. Je reste sagement dans la voiture, au chaud, en attendant que la grille s’ouvre. Je n’étame ma marche à travers la nationale qu’une fois les grilles qui s’ouvrent. J’évite ainsi la cohue d’adultes enfiévrés, et je récupère une Crotte plus calmement qui s’étonne :
- « Maman, pourquoi t’es toujours dans les derniers que tu viens me chercher ? »
- « Oh tu sais…
C’est parce que Maman a un ventre énooooooorme, et qu’elle ne marche pas vite…
Comprends-tu ? »
- « Oui !
Et tu sais… »
- « Non, je ne sais pas !
Mais sans doute vais-je bientôt savoir !
Dis-moi ! »
- « Eh bien, moi je t’aime très fort… »
- « Oh, mais moi aussi, je t’aime très fort mon Ange ! »
- « Non, moi je t’aime encore plus fort que toi !!! »
- « Non, c’est moi… »
- « Non… Moi je t’aime quatre, douze, cinq, vingt cinquante fois… »
- « Ah d’accord.
Effectivement, tu gagne comme ça ! »
- « Bon dis moi, tu veux qu’on rentre à la maison ?
Ou tu veux qu’on aille voir Juju au magasin.
J’ai besoin de toi pour aller acheter de dernières petites choses pour tes petits frêres… »
- « Bah si tu veux, je t’aide à choisir.
C’est dans le magasin de bébé, à côté de celui de Juju ? »
Ce qu’il y a de bien dans le fait de vivre avec Chaton, c’est de pouvoir aller le taquiner dans son magasin sans le déranger. Il travaille beaucoup, y compris tous les WEnd, et s’il n’y avait pas cette avantage, clairement nous ne le verrions que peu ! Le magasin est immense, un véritable terrain de jeu pour la Crotte qui adore s’y perdre pour jouer à cache cache : les planques ne manquent pas, et bien souvent, il attendrit les clients !
- « Et tu sais ce que Juju vend dans son magasin ? »
- « Bah… Des légos non ? »
- « Non mon cœur…
Les légos sont simplement là pour faire patienter les enfants qui viennent le voir pendant que leur parent regardent… »
- « … Les tables et les chaises… »
- « Voilà ! »