Billet # 293 : Le Jeu des sept (et plus…) différences
* Je débarquais à 2h du matin, après la première partie de la nuit passée à chronométrer l’espace régulier entre les contractions qui me tiraillaient le ventre, espace qui se rapprochait de façon relativement constante. Le col ne s’ouvrait toujours pas, mais les contractions de plus en plus fortes et rapprochées poussèrent les sages femmes à me garder à la Clinique !
C’est alors à 16h que tout fini par se décider. Le col ne s’ouvrant toujours pas, et la Crotte commençait à faiblir. Le rythme de son cœur ralentissait, il n’en était plus qu’à 80 battements minutes : la césarienne était décidée après 14 heures de contractions à la Clinique.
Pour les jumeaux, c’est après une matinée de négociation avec Chaton que je me décide à téléphoner aux sages femmes de la Clinique pour leur expliquer la situation, convaincue que de toute manière tout ceci n’était qu’une fausse alerte, et que j’allais les déranger pour rien ! Monitoring en place pour écouter leur cœur, ainsi que le rythme des contractions et leur amplitude, la sage femme m’annonce que le col n’est ouvert que d’un doigt ! Les contractions l’inquiètent… Elles sont régulières. Le gynécologue de garde préfère prendre ses précautions, et ne veut pas voir les Minis Crottes arriver trop tôt !
Le tout pour le tout est tenté : perfusion de Spasfon pour calmer l’activité utérine. Une heure suffira à prendre une décision. Soit les contractions se calment, auquel cas je passerai la nuit à la Clinique sous surveillance, soit l’activité garde (au mieux…) la même activité, auquel cas, la césarienne est réalisée sur le champ !
Je suis alors encore persuadée de rentrée très vite à la Maison. Chamaillerie entre moi et Chaton : lui pense que c’est pour aujourd’hui, moi affirme qu’il rêve !!!
45 minutes suffiront pour donner raison à … Chaton ! (Inutile de préciser que depuis… Papa Crotte a les chevilles qui enflent) : les contractions s’intensifient à une vitesse impressionnante, tout le contraire de l’effet escompté.
* La péridurale est alors posée dès 11h du matin, alors que les contractions sont de plus en plus douloureuses. Elle sera alors transformé en rachidienne, un peu après 16h, suite à la décision de césariser mon pauvre bidon.
Des douleurs ? Je n’en ai absolument plus aucun souvenir. Je crois que l’on oublie très vite ce genre de petits détails…
La rachidienne est posée une fois le bloc obstétrical prêt. Après 3 tentatives plus que douloureuses, mes jambes s’engourdissent enfin très vite. L’anesthésiste adorable a du piquer jusqu’à 8 cm de profondeur.
M’en souviendrais-je ?
* Un des souvenirs désagréable de cette césarienne qui m’aura marquée (et qui me faisait encore peur avant la naissance des minis Crottes) et la sensation horrible de sentir mon bassin bouger de gauche à droite, comme si le gynéco (devenu alors bucheron) sciait un tronc d’arbre.
Le dosage de la rachidienne était certainement plus « fort ». J’avais peine à parler mais surtout, je n’ai rien senti cette fois. Au contraire, j’ai pu tendre l’oreille chaque instant à guetter le cri des Minis-Crottes !
* La Crotte sera extirpé de mon utérus à 17h35.
Les minis Crottes, elles, respectivement à 17h16 et 17h18.
* Des agrafes.
Sensations désagréables lorsqu’on les enleva mais non douloureuse.
Une cicatrice qui ma chatouillé pendant un an à chaque changement de temps.
Une cicatrice qui a complètement disparu…
Des fils avec Crins pour éviter les désagréments futurs.
Un suintement indolore jusqu’à retirer les crins (là aussi, action absolument inodore)…
* J’aurai recouvré ma chambre à 21 heures. J’apercevais la Crotte pour la première fois depuis le bref coup d’œil à la césarienne. Il ne reste pas avec moi à cause de la césarienne, mais je peux le prendre dans mes bras et le garder plus d’une heure.
Les Minis-Crottes partent en couveuse, je ne les aperçois que 5 minutes.
Je pourrais enfin les serrer contre moi le lendemain, pour leur donner un premier biberon.
Ils ne quitteront la couveuse que… Jeudi !